La folie en 5 points: retour sur la « March Madness »…

Pour bénéficier d’une analyse détaillée du tournoi, je vous conseille d’aller faire un tour du côté de NCAA News (notamment un excellent article sur la finale). Pour ma part, j’ai voulu exprimer les 5 éléments que je retiens de ce tournoi NCAA, remporté par l’université du Connecticut au dépend de celle de Kentucky….

Kevin Ollie et Shabazz Napier sont, évidemment, les grands gagnants de la March Madness. Couronnés malgré des pronostics défavorables, l’un est devenu un jeune entraîneur qui compte, 3 ans après sa dernière apparition en NBA. L’autre, métronome incontesté de l’équipe, remporte le titre de MOP (Most Oustanding Player) du tournoi et un intérêt exponentiel des scouts NBA. Au point que King James en personne, le considère comme le meilleur meneur de la prochaine draft.

Et sinon?

#5 Un tournoi qui ne se dénature pas…

Les « playoffs » de la NCAA Basket aka la « March Madness » aka le « NCAA Tournament », est un moment à part dans le paysage sportif américain. Déjà, il réunit les 68 meilleurs équipes universitaires et toute la passion populaire qui les entoure. Ensuite, il s’agit d’un tournoi à élimination directe. Sans sessions de rattrapage. A ce titre, chaque match est potentiellement le dernier et les surprises sont légions. Des surprises qui forgent la légende de ce tournoi. Un peu comme la danse improvisée de Kevin Cavenari après que Mercer ait battu l’ogre Duke au bout du suspense.

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Chacun reste ainsi suspendu à son poste de télévision. Les jeunes se réunissent pour mater leurs équipes fétiches en rêvant d’y participer, un jour. Les collègues organisent des soirées au bureau en commandant pizzas et bières, tandis que les scouts s’agglutinent dans les stades pour superviser les prochaines stars (potentielles) de la NBA. Bref, c’est tout un microcosme qui s’organise durant les 67 matches de ce tournoi, ultra-médiatisé.

Que le basket est beau en Mars.

#5Bis … Malgré les blessures

Les blessures sont une partie intégrante du jeu. C’est pour les éviter que les joueurs font l’objet d’une préparation professionnelle dès le niveau universitaire. Cette année, on peut regretter l’absence de joueurs majeurs qui ont impacté, forcément, l’intérêt sportif du tournoi.

Pour ne citer qu’eux, Joel Embiid (Kansas), Georges Niang (Iowa State) et Willie Cauley-Stein (Kentucky) ont nuit aux chances de leur équipe respective. En plein possession de ses moyens, Kansas et Iowa State avaient le potentiel pour atteindre le Final Four (stade des demi-finales). Enfin, Cauley-Stein est un joueur qui aurait pu faire la différence en finale… dommage.

Georges Niang

#4 Les milliardaires s’amusent

Warren Buffet & Dan Gilbert (propriétaire des Cavaliers) sont des multi-milliardaire extravagants qui, dans leur bonté d’âme, offraient $1 milliard à quiconque pronostiquerait correctement et à l’avance, les résultats des matches du premier tour jusqu’au final four. C’est ce qu’on appelle un « perfect bracket ». Les statisticiens évaluaient les chances d’un parieur à une sur 9 223 372 036 854 775 808.

Et là, Miracle!

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Non, en fait, pas de miracle. Personne n’a gagné ce milliard. A vrai dire, dés la fin du premier match du tournoi (défaite de Ohio State contre Dayton), 83.7% des 15 millions de parieurs étaient éliminés!

Bref, Warren se marre bien du fond de son jacuzzi. Dan aussi. Rassurez-vous, vu la guigne de ce dernier dans la lottery NBA, on aura bien l’occasion de lui rendre la pareille!

#3 Arlington un jour, Arlington toujours

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Les gars, vous feriez mieux de vous habituer à cette petite-grande ville de 375 000 habitants, située au nord du Texas. Je dis ça parce que depuis quelques années, elle est devenue la capitale américaine du sport. Sérieusement. Vous voulez des preuves?

Ces cinq dernières années, Arlington a hébergé un Super Bowl, un Final Four, deux World Series, un NBA All-Star Game, le Cotton Bowl, deux combats du célèbre boxeur Manny Pacquiao… sans compter tous les matches des Dallas Cowboys. L’an prochain, cette bonne vieille ville du Texas accueillera le premier match de l’histoire des playoffs NCAAF (qui vous sont présentés dans cet article).

Alors voilà, j’espère que vous aimez cette ville car vous allez continuer d’en bouffer! Vous voilà prévenus…

#2 Les « Stars-Freshmen » pas au rendez-vous…

Le Bureau Américain de Recherche Economique a étudié la corrélation entre la performance des joueurs pendant le tournoi, et le choix effectué par les franchises lors de la Draft trois mois plus tard. Sans réelles surprises, on constate qu’un joueur sera drafté plus haut que prévu s’il améliore ses statistiques durant le tournoi (par rapport à sa saison régulière) ou si son équipe va plus loin dans le tournoi que les prédictions initiales.

Alors évidemment, on attendait beaucoup de voir les stars annoncées de la prochaine draft, notamment son Big 5 composé de freshmen (c’est à dire, les joueurs en 1ère année universitaire) Wiggins, Embiid, Ennis et Randle. On voulait savoir ce que tous ces futurs millionnaires avaient dans le ventre. Et bien globalement, c’est pas folichon. Va falloir bosser cet été.

NCAA Tourney

  • Jabari Parker et son équipe de Duke? éliminé dès le premier tour contre le « petit » Mercer. On attendait plus de poids et d’influence de Parker qui a terminé à 14 pts et 7 rbds.
  • Andrew Wiggins et ses Jayhaws (Kansas)? Wiggins n’a inscrit que 4 points lors de la défaite des Jayhawks, dès le second match du tournoi, contre la moins cotée Stanford.
  • Joel Embiid (Kansas aussi)? Blessé, il n’a jamais joué. Bonjour le syndrome du colosse au pied d’argile (Greg Oden, Yao Ming etc…).
  • Tyler Ennis (Syracuse)? Il a été plus que bousculé dans la défaite au second tour de son équipe contre Dayton, avec 19 pts en réussissant seulement 9 de ses 21 tirs.
  • Au final, parmi le big 5, seul Julius Randle (Kentucky) s’en est sorti honorablement en parvenant en finale du tournoi. Mais on peut poser la question: était-il vraiment la pierre angulaire attendue par son équipe?

Comment les contre performances de ces joueurs vont-elles affecter leur position dans la prochaine draft? Réponse fin juin.

#1 Adrien Payne Coeur de Champion

Adrian Payne (Michigan State) est un joueur très apprécié à la fois sur le parquet mais également en dehors. Travailleur acharné, il a tourné à 20 points de moyenne dans le tournoi avec une pointe à 41 contre l’université du Delaware.

Mais c’est une histoire extra-sportive qui lui vaudra de devenir une légende potentielle: son amitié avec « Princess Lacey ». Une fillette âgées de 5 ans, fan inconditionnelle de Michigan State, qui lutte contre le cancer depuis 2 ans. Une épée Damoclès au dessus de sa tête, prête à la lui trancher à tout moment.

Ils se sont rencontrés par hasard il y a un peu plus d’un an et depuis, ils ne se quittent plus. Il l’appelle « Little sis ». Elle le surnomme « Superman » tant son soutien lui permet de rendre sa vie (un peu) meilleure. Une histoire à relire en intégralité (et en anglais ici). Cette amitié, qui tranche avec les infos récurrentes sur les frasques de certains joueurs (suspensions, arrestations pour conduite en état d’ivresse etc…), nous rappelle à tous que la solidarité est une chose malheureusement trop rare. Cela nous rappelle que chacun joue un rôle aussi infime qu’essentiel dans ce bordel innommable qu’est l’humanité.

NCAA Basketball: Big Ten Tournament Michigan State v Michigan

Ainsi, dans nos sociétés qui rémunèrent l’égoïsme, cette histoire aura marqué le tournoi 2014. Princess Lacey étant son héroïne. Adrien Payne son champion de cœur…

Chapeau bas.

We are the Champions – Queen

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