Dans le slip d’un Larry, saveur Cannabis

L’année dernière, les Bucks de Milwaukee ont offert à Larry Sanders un contrat de $44 millions portant sur 4 ans dans l’espoir de le voir devenir le maillon fort de cette franchise… Malheureusement, 2014 aura été l’année de toutes les déceptions pour ce pivot au potentiel illimité. Suspensions, blessures et prestations en demi-teinte ont émaillé une année à oublier pour notre ami Larry.

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Ces derniers jours, la polémique autour de sa consommation assumée de cannabis fait les choux gras de la presse. A l’heure où certains états ont légalisé cette plante (Colorado, Washington) ou autorisé, du moins, pour un usage thérapeutique (19 états au total dont la Californie et l’Oregon), il est temps d’aborder ce débat avec des arguments réfléchis et non passionnés.

C’est pourquoi Larry Sanders, bang à l’appui, a accepté de publier cette lettre ouverte, réellement fictive.

Bonne lecture. On en débat après?

J’ai été sanctionné par la ligue suite à un contrôle positif au cannabis. Pourquoi me contrôler? Suffisait de me demander, ça aurait permis d’économiser les frais de dépistage. Car j’assume. J’assume tout. J’assume fumer du cannabis et je ne fais pas de discrimination: joint, bang, blunt, en chicha, space-cake. Rien ne m’effraie, tout m’attire.

S’il vous plaît, crevons l’abcès idéologique ensemble.

D’ailleurs et pour amorcer le débat, je vais me permettre de citer notre président Obama qui affirmait récemment dans le New-Yorker que « fumer du cannabis n’est pas plus dangereux que boire de l’alcool ». A l’image de notre président, il est temps d’évoluer le regard que nous portons sur le cannabis, et notamment ses liens avec les athlètes de haut niveau pour qui je demande d’autoriser la consommation à des fins médicinales.

Ouais, j’ai étudié le sujet. Qu’est-ce t’as?

Il est important de se rendre compte que ce débat est avant tout idéologique, en raison de l’omniprésence des campagnes de sensibilisation « dramatisantes », qui soulignent les risques (avérés) de dépendance, de démence et de violence. Il existe évidemment des effets néfastes à l’abus de cannabis mais les gars, pas plus (même moins) que l’alcool et le tabac, qui sont les plus grands tueurs en série de nos sociétés. Le cannabis n’est PAS un problème de santé publique mais bien celui de politiciens conservateurs prêts à tous pour satisfaire leur électorat bien-pensant.

C’est bien en raison de ce lobbying politicard que le débat peine à évoluer et que le cannabis reste perçu comme une drogue dont les effets sont assimilés à ceux du crack et de l’héro. Cette stigmatisation empêche une nécessaire révolution des mentalités au sein d’une société civile qui consomme cette plante en masse, par le biais de marchés noirs incontrôlables, qui profitent de cet imbroglio politique pour bafouer toutes les règles de droit. Un marché noir qui engendre la constitution de mafias gangrenant des quartiers entiers (souvent sensibles) et corrompant les plus puissants. Une situation qui rend le travail de prévention de la police aussi inefficace qu’une goutte d’eau sur un feu de joie. D’ailleurs, la célèbre série The Wire y fait référence dans cet extrait cadeau.

Une situation désespérante à tendance navrante.

Et pour les athlètes? Et bien, comme nous sommes sensés montrer le bon exemple: « un esprit sain dans un corps sain », le débat est stérile. En fait, il y a même pas débat.

Quand même, vous êtes forcés d’admettre qu’en dehors de ces conservateurs, la société civile américaine est globalement favorable à l’usage sinon récréatif, du moins thérapeutique du cannabis. Preuve à l’appui: une enquête menée dans l’état de New-York, l’un des plus répressifs en la matière, stipulait que 82 % de sa population était favorable au cannabis thérapeutique, et plus de 60 % à la dépénalisation de son usage récréatif.

Athlètes, ne sommes-nous pas des citoyens comme les autres? Pourquoi un citoyen lambda qui se plaint un jour d’un simple mal de dos bénéficierait d’une ordonnance à la weed, tandis que nous, basketteurs, subissons des douleurs chroniques dans à peu près chaque partie de notre corps? Des douleurs auxquels le cannabis apporterait une solution médicale « douce et naturelle ».

« Douce et Naturelle ». Bah ouais, avez-vous la moindre idée du contenu des injections réalisées par les médecins de l’équipe pour calmer nos douleurs? Avez-vous la moindre idée des saloperies que mon corps assimile au quotidien pour supporter, pendant les matches, la douleur de mes chevilles en vrac, de mon dos en compote, de mes des doigts éclatés et de mon cœur qui bat la chamane en raison de la pression du staff, des fans?

Ne pensez-vous pas qu’un joint est moins nocif qu’un opiacé lourd?

Ne pensez-vous pas qu’un débat pragmatique s’impose sur les bienfaits de son usage thérapeutique dans les ligues professionnelles?

légalisation canna

L’usage médicinal du cannabis remonte aux égyptiens, dès le XVIII ème siècle avant J.C. Les Chinois, Indiens, Européens et Américains ont toujours puisé dans cette plante, un moyen de lutter contre ses maux grâce aux effets vertueux, depuis scientifiquement reconnus, de cette plante: analgésique, relaxante, anti-spasmodique, anti-vomitive, anti-inflammatoire, anti-psychotique, anti-dépresseur, anxiolytique, vaso-dilatatrice & antalgique. Des maux auxquels sont confrontés les sportifs de haut niveau. Putain, j’ai même l’impression de lire ici l’ordonnance qui m’a été prescrite à ma dernière visite médicale!

Le chichon est selon moi, un moyen de palier à la toute puissance de l’industrie pétro-chimique et ses antibiotiques dont les effets secondaires sont, sans doute, plus nocifs et latents que ceux du cannabis. Les arguments en faveur de son utilisation sont bétons. Alors, faites comme moi, rejoignez le mouvement…

… Et puis, soyons honnête, quand tu joues pour les Bucks, fumer du cannabis relève quasiment d’une nécessité psychiatrique, histoire de trouver un refuge au sein d’une franchise qui a taylorisé la défaite.

Le débat est lancé, s’il vous plaît, ne faites pas en sorte qu’il parte en fumée.

Rastafarï.

One Love – Bob Marley

2 réflexions sur “Dans le slip d’un Larry, saveur Cannabis

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